Vendredi 20 septembre, au petit matin (nuageux) début des vendanges 2013 au Domaine Rotier : ce n’est pas un départ en fanfare, la récolte est faible et l’état sanitaire des raisins moyen. Cette année il faudra être humble… et réagir vite!
Depuis 1985, année où nous avons refait du vin au domaine, c’est la date de démarrage la plus tardive. Même dans les années les plus délicates, 91, 92 et 93, nous avions commencé quelques jours plus tôt.
Comme d’habitude, c’est le Sauvignon qui ouvre le bal. Nous n’en avons plus beaucoup, c’est un cépage très sensible aux maladies du bois et de nombreuses souches meurent, mais la plus vieille parcelle (un peu plus de trente ans) résiste encore à peu près bien. Comme le temps humide depuis le début septembre a favorisé l’installation d’un peu de pourriture, nous prenons la décision de le ramasser rapidement, à la machine. La récolte est maigre et nous tablons (à l’œil) sur 25 à 30 hl/ha. Il y en aura moins, seulement 20! C’est comme ça, quand la récolte s’annonce faible, il y en a toujours moins que prévu…
Est-ce que les jus sont bons au moins?
Finalement ce n’est pas trop mal. Remarquez à 20 hl/ha, c’est bien le minimum… L’acidité est élevée, sans doute une caractéristique de l’année, mais le degré potentiel est bon, légèrement supérieur à 12,5. Dans ces années un peu difficiles, nous faisons tout pour préserver la qualité des arômes et souvent la technique vient suppléer les défaillances de la nature. Attention nous avons bien dit la technique, pas la chimie, on est en bio quand même!… Nous avons ainsi décidé de ne pas utiliser de soufre à l’encuvage, mais d’éviter l’oxydation des moûts en employant de l’acide ascorbique (vitamine C) et en levurant très tôt avec des levures sélectionnées de démarrage qui occupent la place et évitent les déviations dues à d’autres micro-organismes contaminants. Pour l’instant, tout se passe pour le mieux, la fermentation à bien débuté, et il y a de beaux arômes. A suivre…
Et pour la suite?
La semaine qui a commencé avec le soleil et un petit souffle de vent d’Autan (sec et chaud, provenant de la Méditerranée) redonne le moral aux troupes, permet de sécher l’humidité et fait enfin mûrir nos raisins! La suite de la récolte se profile pour la fin de la semaine, mais déjà la météo annonce des orages pour le week-end. Pour certaines parcelles, il faudra certainement choisir de ramasser un peu moins mûr, et éviter ainsi que la qualité ne se dégrade davantage, pour d’autres attendre une maturité meilleure, mais accepter le risque d’une météo capricieuse.
Dilemme quasi cornélien…
Quoi qu’il en soit, nous ne ramasserons pas tout en trois ou quatre jours…
…Et le pire n’est jamais sûr!
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