Comment ça, les vendanges sont déjà terminées et nous n’en avons rien su ?
Milles excuses amis lecteurs de ce blog!
Après les vendanges il y a toujours cette petite période de flottement, due à la fatigue, au stress qui descend d’un cran, genre soufflé qui retombe ou baby blues (les dames comprendront!) …
Et pendant les vendanges, la maigreur de la récolte (la moitié de la normale) ne nous a pas incité à être très bavards… C’est que nous étions concentrés à ramasser dans les meilleures conditions possibles et à essayer de vinifier au mieux ce millésime 2013, sans doute un des plus compliqués de notre carrière de vigneron.
Alors, c’est pas terrible?
Tout de suite les gros mots!
Bon, ce n’est pas le meilleur que l’on ait fait. Pour les raisins rouges, il a fallu chercher un compromis entre une maturité optimale, compliquée à trouver vu l’hétérogénéité sur une même grappe, et la préservation de l’état sanitaire, compliqué aussi, vu le climat des mois de septembre et d’octobre, alternant humidité et chaleur. Autant dire qu’au milieu des vendanges, nous laissant emporter par la fatigue et la morosité, nous l’aurions volontiers qualifié de millésime de m…, ce 2013.
Et puis, un peu de temps s’est écoulé, les fermentations se sont plutôt bien déroulées, et ce n’est pas la “cata” tant redoutée. Les vins rouges n’ont certes pas la matière des années précédentes, mais offrent une fraîcheur bienvenue, un joli fruit et des degrés d’alcool très raisonnables (autour de 12%) qui les rendront plus faciles à boire. Il est encore un petit peu tôt pour se prononcer définitivement, les fermentations malo-lactiques (désacidification naturelle) n’étant pas terminées.
Voyons maintenant les côtés positifs de ce millésime, car il y en a :
– sur cette vendange difficile, nous avons expérimenté des techniques alternatives pour éviter l’utilisation des sulfites. C’était peut-être un peu risqué, mais jusqu’à présent cela a bien fonctionné. Nous vous en reparlerons.
– les vins blancs sont très intéressants. Les secs sont sur la fraîcheur, avec un joli fruité. Mais surtout, nous avons élaboré de très beaux doux et de superbes vendanges tardives. Une bonne richesse en sucres s’est combinée avec une acidité hors normes, toutes deux garantes d’un superbe équilibre.
Vous l’aurez compris, les vendanges ce n’est pas binaire comme l’informatique,
0 ou 1, blanc ou noir… Et même dans un millésime difficile, il y a toujours des choses intéressantes. Un peu comme dans les familles : finalement, on l’aime bien, le petit dernier, et comme il a besoin de toute notre attention, on va le chouchouter, promis!
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