Quel est donc ce flambant programme ? La saisons des mariages battrait-elle son plein au Domaine Rotier?
Vous ne croyez pas si bien dire. Mais en fait de noces il s’agit d’une alliance entre l’Homme et son Terroir, un mariage du feu de l’alcool et de la fraîcheur du fruit, entre la force des tanins et la douceur du sucre. Beau programme n’est-ce pas?
Vous l’aurez deviné, il est question ici d’un vin, mais pas n’importe lequel! Il s’agit tout simplement de notre nouvelle cuvée : un superbe vin de liqueur à base de Duras, notre vieux cépage local.
Vin de liqueur? Ah, il semble que quelques explications s’imposent…
Un vin de liqueur est un vin qui n’a pas terminé sa fermentation parce qu’on l’a arrêtée en y ajoutant de l’alcool (on appelle cela le mutage), en montant son degré alcoolique a plus de 16 %. Cela a donc pour effet de bloquer l’activité des levures et pour conséquence de conserver dans le vin du sucre naturel du raisin non fermenté. Ces vins gardent ainsi toute la fraîcheur, le fruit et le croquant du raisin. L’alcool ajouté est un alcool résultant de la distillation de vin. Dans les régions où ces vins bénéficient d’une Appellation d’Origine Contrôlée on les nomme Vins Doux Naturels (Banyuls, Maury en rouge, tous les muscats en blanc, de Rivesaltes, du Cap Corse, etc…).
Et quelle mouche vous a donc piquée, Monsieur le vigneron, pour que vous élaboriez ce genre de vin à Gaillac? C’est vrai que la gamme n’est pas très importante…
Ca va, ça va, n’en rajoutez pas!
Ce vin a une belle histoire : il est né un jour de soleil de feu (exactement le 26 août 2010, par 41,5°C à l’ombre). Et ce jour là, le soleil n’a pas tapé sur la tête des vignerons (qui étaient aussi à l’ombre), mais a flétri (on dit passerillé en terme technique) en quelques heures des raisins de Duras déjà presque mûrs. Que faire de ces raisins? D’abord les goûter : excellents, très fruités, à la fois sucrés et acidulés… Ensuite analyser un échantillon : un degré potentiel entre 17 et 18, cela fait beaucoup pour un rouge normal! Nous avons donc décidé de les ramasser à part en triant dans les parcelles de Duras ces grappes très concentrées. Le hasard a voulu qu’on en parle avec d’autres vignerons au cours d’une dégustation quelques jours après, et il y avait là François Laplace du Château d’Aydie, a Madiran. Pourquoi ne pas les muter, pour garder ce fruité? C’est ce qu’il fait lui même avec son célèbre Maydie. De retour à la maison, l’idée à fait son chemin, et ainsi est né cette superbe cuvée.
Les raisins en fermentation ont été mutés avec de l’alcool bio de la distillerie Cazottes et l’ensemble a macéré une quinzaine de jours. Ils ont ensuite été pressés et le marc a été distillé pour obtenir une eau de vie de marc dont nous nous sommes partiellement servis pour rajouter dans le vin, afin de trouver le bon équilibre alcool-sucre-acidité. Un élevage de vingt et un mois, en barriques de plusieurs années, a été nécessaire pour l’harmonie de l’ensemble. Après l’embouteillage, quelques mois de tranquillité supplémentaires ont permis de vous présenter ce vin de liqueur très fruité et parfaitement équilibré. L’alcool étant un bon antiseptique, nous n’avons pas utilisé de soufre et il ne contient donc pas de sulfites.
La sortie officielle de cette cuvée Noces de Feu est prévue pour le samedi 18 mai 2013 au Domaine Rotier. Il y aura quelques gourmandises pour accompagner la dégustation. Entre 11 h 30 et 13 h ou à 18 h 30 et jusqu’à 20 h, un apéro-tapas permettra de tester quelques accords gourmands (inscription obligatoire rotier.marre@domaine-rotier.com précisez l’heure et le nombre de personnes).
Vous pourrez ensuite le retrouver chez les cavistes, au Domaine ou par correspondance.
Bonjour!
Juste un petit mot pour vous dire que je n’en tiens pas!! J’aime beaucoup ce vin et n’en tiens pas en ce moment sur notre Gourg d’enfer , glace à le menthe poivrée (variante avec sorbet cerise).
A bientôt j’espère!
Bon été en attendant.